10 stratégies pour améliorer la compréhension de la lecture par les élèves
« Ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent », se lamente le professeur.
« Ce livre est trop dur », se plaint un élève, « J’y comprends rien ! »
De telles déclarations sont courantes dans les classes de primaire et de collège, et elles mettent en évidence un problème de compréhension de la lecture qui sera lié à la réussite scolaire de l’élève. De tels problèmes de compréhension de la lecture ne sont pas limités aux lecteurs de bas niveau. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles même le meilleur lecteur de la classe peut avoir des problèmes de compréhension avec certaines lectures.
L’une des principales raisons d’un manque de compréhension est le manuel de cours. Dans les collèges et les lycées, la plupart des manuels de cours sont conçus de manière que le manuel et chacun de ses chapitres contiennent le plus d’informations possible. Cette densité d’information peut justifier le coût des manuels, mais parfois la densité peut être nocive pour la compréhension des élèves.
Une autre raison du manque de compréhension est le vocabulaire de haut niveau, spécifique au contenu (en science par exemple) des manuels, qui entraîne une augmentation de la complexité des textes. L’organisation d’un manuel avec des sous-titres, des termes en gras, des définitions, des tableaux, des graphiques et la structure des phrases augmentent également la complexité.
Une autre raison peut être la différence stylistique entre les textes étudiés à l’école, avec des œuvres littéraires peu récentes, et les romans jeunesses récents auxquels peuvent être habitués les jeunes.
Cette différence entre les niveaux de lecture des élèves et la complexité des textes suggère qu’une attention accrue devrait être accordée à l’enseignement et à la modélisation des stratégies de compréhension de la lecture dans tous les domaines de contenu. Certains élèves n’ont pas les connaissances de base ou la maturité nécessaires pour comprendre des textes écrits pour un public plus âgé.
De nombreux élèves ont du mal à déterminer les idées clés à partir des détails ; d’autres ont du mal à comprendre le but d’un paragraphe ou d’un chapitre du livre. Aider les élèves à améliorer leur compréhension de la lecture peut être une clé de la réussite ou de l’échec scolaire. Les bonnes stratégies de compréhension de la lecture ne sont donc pas seulement destinées aux lecteurs de bas niveau, mais à tous les lecteurs. Il est toujours possible d’améliorer la compréhension, quel que soit le niveau de lecture d’un élève.
L’importance de la compréhension de la lecture ne peut être sous-estimée. Selon une étude, la compréhension de la lecture est l’un des cinq éléments identifiés comme centraux dans l’enseignement de la lecture. La compréhension de la lecture, selon le rapport, est le résultat de nombreuses activités mentales différentes d’un lecteur, effectuées automatiquement et simultanément, afin de comprendre le sens communiqué par un texte. Ces activités mentales comprennent, sans s’y limiter, les suivantes
- Déterminer de la finalité d’un texte ;
- Activer des connaissances préalables afin de mettre en relation les expériences antérieures avec le texte ;
- Identifier les significations des mots et des phrases afin de décoder le texte ;
- Visualiser les caractères, les paramètres, les situations dans le texte ;
- Se poser des questions sur le texte ;
- Utiliser des stratégies pour améliorer la compréhension du texte ;
- Réfléchir sur la signification d’un texte ;
- Appliquer la compréhension du texte selon les besoins.
La compréhension de la lecture est désormais considérée comme un processus interactif, stratégique et adaptable à chaque lecteur. La compréhension de la lecture ne s’apprend pas immédiatement, c’est un processus qui s’apprend avec le temps. En d’autres termes, la compréhension de la lecture nécessite de la pratique.
Voici dix conseils et stratégies efficaces que les enseignants peuvent partager avec leurs élèves pour améliorer leur compréhension d’un texte. Après votre lecture n’hésitez pas à consulter cet article sur les méthodes pour aider les enfants dyslexiques pour aller plus loin. Ces stratégies s’adressent à tous les élèves. Si les élèves sont dyslexiques ou ont d’autres besoins d’apprentissage particuliers, ils peuvent avoir besoin de stratégies supplémentaires.
1) Se poser des questions
Une bonne stratégie à enseigner à tous les lecteurs est qu’au lieu de se précipiter sur un passage ou un chapitre, il ne faut pas hésiter à prendre le temps de se poser des questions. Il peut s’agir de questions sur ce qui vient de se passer ou sur ce qu’ils pensent qu’il pourrait se passer à l’avenir. Cela peut les aider à se concentrer sur les idées principales et à renforcer l’engagement de l’élève vis-à-vis du texte.
Après la lecture, les élèves peuvent aussi revenir en arrière et écrire des questions qui pourraient être incluses dans un quiz ou un test sur le texte. Ils devront alors considérer les informations d’une manière différente. En posant des questions de cette manière, les élèves peuvent aider l’enseignant à corriger les idées fausses. Cette méthode permet également d’obtenir un retour d’information immédiat, ils sauront immédiatement s’ils ont une bonne compréhension du texte.
2) Lire à haute voix et surveiller
Bien que certains puissent considérer la lecture à haute voix d’un enseignant dans une classe de secondaire comme une pratique élémentaire, il est prouvé que la lecture à haute voix profite également aux élèves du collège et du lycée. Plus important encore, en lisant à haute voix, les enseignants peuvent donner l’exemple d’un bon comportement en matière de lecture.
La lecture à voix haute aux élèves doit également comporter des arrêts pour vérifier la compréhension. Les enseignants peuvent démontrer leurs propres éléments de réflexion à voix haute ou interactifs et se concentrer intentionnellement sur le sens explicite, mais aussi sur le sens implicite, qui n’est pas écrit littéralement. Ces éléments interactifs peuvent pousser les élèves à réfléchir plus profondément sur les concepts abordés. Les discussions après la lecture à haute voix peuvent soutenir les conversations en classe qui aident les élèves à établir des liens critiques.
3) Subvocaliser
La subvocalisation, c’est la voix qu’on entend dans notre tête quand on lit et c’est elle qui nous permet généralement d’accéder au sens précis d’un texte. Elle est indispensable pour comprendre avec justesse des textes complexes.
Des enfants n’ont toutefois jamais appris à se parler dans leur tête en lisant et l’asbence de subvocalisation est un des symptomes de la dyselxie (source, FranceDyslexia). Il est donc essentiel de les aider à construire cette voix intérieure. Le meilleur moyen de les aider est de leur dire de se parler à voix basse, pour eux même, en s’écoutant parler en même temps qu’ils lisent.
Avec l’entrainement, ils parviendront à intérioriser cette voix et à s’entendre même lorsqu’ils ne parleront pas avec leur bouche.
4) Inciter les discussions sur le texte
Le fait que les élèves s’arrêtent périodiquement pour se tourner et parler afin de discuter de ce qui vient d’être lu peut révéler des problèmes de compréhension. L’écoute des élèves peut éclairer l’enseignement et aider un enseignant à se concentrer sur les points clés.
C’est une stratégie utile qui peut être utilisée après une lecture à haute voix lorsque tous les élèves ont une expérience commune de l’écoute d’un texte.
Ce type d’apprentissage coopératif, où les élèves apprennent des stratégies de lecture de manière réciproque, est l’un des outils pédagogiques les plus puissants.
5) Faire attention à la structure du texte
Une excellente stratégie qui devient vite une seconde nature consiste à faire lire aux élèves en difficulté tous les titres et sous-titres de n’importe quel chapitre qui leur a été attribué. Ils peuvent également regarder les images et les graphiques ou tableaux. Ces informations peuvent les aider à avoir une vue d’ensemble de ce qu’ils vont apprendre en lisant le chapitre.
La même attention à la structure du texte peut être appliquée à la lecture d’œuvres littéraires qui utilisent une structure narrative. Les élèves peuvent utiliser les éléments de la structure d’une histoire (cadre, personnage, intrigue, etc.) pour les aider à se souvenir du contenu de l’histoire.
Toutefois, ces informations restent des indices qui doivent servir à bien analyser le texte, il reste essentiel de se concentrer sur ce qui est écrit pour saisir l’essentiel.
6) Prendre des notes
Les élèves peuvent lire avec un papier et un stylo à la main. Cela leur permet ensuite de prendre des notes sur les éléments qui comprennent et qu’ils considèrent comme essentiels. Ils peuvent écrire des questions. Ils peuvent créer une liste de vocabulaire de tous les mots surlignés dans le chapitre ainsi que des termes peu familiers qu’ils doivent définir. La prise de notes est également utile pour préparer les élèves aux discussions ultérieures en classe.
Les annotations dans un texte, l’écriture dans les marges ou le surlignage sont d’autres moyens puissants de noter la compréhension. Cette stratégie est idéale pour les polycopiés.
L’utilisation de Post-It peut permettre aux élèves d’enregistrer les informations d’un texte sans endommager celui-ci. Les notes autocollantes peuvent également être retirées et organisées plus tard pour les réponses à un texte.
7) Utiliser les indices de contexte
Les élèves doivent utiliser les conseils qu’un auteur fournit dans un texte. Les élèves peuvent avoir besoin d’examiner les indices de contexte, c’est-à-dire un mot ou une phrase juste avant ou après un mot qu’ils ne connaissent peut-être pas.
Les indices de contexte peuvent se présenter sous la forme de :
- Information sur l’origine d’un mot : racines, préfixe ou suffixes, peuvent aider à comprendre un mot nouveau ;
- Contraste : reconnaissance de la façon dont le mot est comparé ou contrasté avec un autre mot de la phrase ;
- Logique : parfois, la logique suffit et on peut déduire avec certitude le sens d’un mot en considérant le reste de la phrase ;
- Définition : dans certaines cas une explication est fournie et permet de saisir le sens d’un mot nouveau ;
- Exemple ou illustration : représentation littérale ou visuelle du mot.
8) Utiliser des cartes conceptuelles
Certains élèves trouvent que les cartes conceptuelles, aussi appelées cartes mentales, peuvent grandement améliorer leur compréhension de la lecture. Ces cartes conceptuelles permettent aux élèves d’identifier les domaines d’intérêt et les idées principales d’une lecture.
En réalisant une carte conceptuelle complète, les élèves peuvent synthétiser et approfondir leur compréhension du texte et du message de l’auteur.
9) Résumer
Au fur et à mesure de leur lecture, les élèves doivent être encouragés à s’arrêter périodiquement pour résumer ce qu’ils viennent de lire. En créant un résumé, les élèves doivent intégrer les idées les plus importantes et généraliser à partir des informations contenues dans le texte. Ils peuvent aussi en profiter pour mettre de côté les idées moins importantes et garder seulement les idées clés du texte.
Cette pratique de création régulière de résumés rend les longs passages plus compréhensible
10) Choisir les stratégies que l’on préfère
Certains étudiants préfèrent annoter, tandis que d’autres sont plus à l’aise pour résumer, mais tous les étudiants doivent apprendre à prendre conscience de leur façon de lire. Ils doivent savoir avec quelle aisance et quelle précision ils lisent un texte, mais ils doivent aussi savoir comment déterminer leur propre compréhension des documents.
Ils doivent décider quelles sont les stratégies les plus utiles pour donner du sens à un texte et les mettre en pratique, en les adaptant si nécessaire.